Question?

Une demande accrue

Le confinement et les limites imposées aux voyageurs ont contraint les Canadiens à rester chez soi avec un budget voyage qui n’a pas pu être dépensé. Plusieurs ont donc décidé de profiter de cette conjoncture pour réaménager leur cour ou entreprendre d’autres travaux de rénovation à leur domicile.

Les nouvelles constructions en banlieue et dans les régions avoisinantes se sont également multipliées alors que le travail à distance devenait une pratique de plus en plus répandue et que la contrainte de temps de transport disparaissait.

De plus, pour aider l’économie en cette période difficile, le gouvernement québécois a devancé certains travaux d’infrastructure, ce qui a contribué à augmenter également la demande de produits de bois industriel.

On a alors vu la demande exploser dans toutes les catégories de matériaux de construction.  « Aucun fournisseur n’était prêt à soutenir une telle demande. On a donc vu arriver très rapidement des ruptures de stock dans toutes les catégories de matériaux des grands centres de rénovation au pays » explique Harold Sheepwash, vice-président exécutif chez Produits Forestiers Trans Canada.

 

Une offre restreinte

À certains endroits au pays, des éclosions de COVID ont forcé des moulins à fermer temporairement alors que les nouvelles règles de la santé publique limitaient déjà leur nombre d’employés. En conséquence, la cadence de production a été considérablement réduite à un point critique où les approvisionnements ont commencé à être difficiles.

Avec les canaux de distribution qui se vident et des fournisseurs qui tournent au ralenti et n’arrivant plus à répondre à la demande à cause de la pandémie, il était inévitable de voir les prix augmenter.

 

Un marché déséquilibré

Même si la pandémie continue d’affecter la vie de tous comme jamais, et que les prix élevés créent beaucoup d’incertitude dans le marché du bois, la demande reste forte. Ce qui nous laisse croire que les prix resteront élevés et qu’ils continueront même à augmenter.

« Dans toute ma carrière, je n’ai jamais vu de tels sommets dans les prix du bois », dit M. Sheepwash. « Même le prix des matériaux de commodité a plus que doublé et on ne s’attend pas à ce que ça descende à court terme. » Avec les producteurs qui peinent à rencontrer la demande, avec des retards de livraison de plusieurs semaines, voire des mois, en dépit de la force actuelle du marché, « les acheteurs hésitent à se commettre, même s’ils le pourraient, par peur de voir les prix redescendre à des niveaux plus normaux. C’est du jamais vu, alors personne ne sait vraiment comment se comporter pour le moment. Ce qui place un peu tout le monde à risque de subir des ruptures de stock », s’inquiète M. Sheepwash.

« Il faut s’attendre à ce que les prix cette année demeurent élevés, on s’attend même à les voir augmenter encore avec l’arrivée du printemps et une augmentation de la demande », conclut M. Sheepwash.